Anne, benjamine d'une fratrie de quatre, a grandi en Afrique noire, aux côtés d'une jeune panthère ramenée de la chasse par son père. Baptisée Nimir, la petite femelle grandit entourée des membres de la famille et devient vite la compagne de jeux et l'âme soeur de la fillette. Leurs destins, à l'une comme à l'autre, seront marqués par l'arrachement à un milieu contre-nature devenu leur. Déracinée, écartelée, à l'image de Nimir, entre deux continents, deux cultures, deux conceptions du monde, Captives est l'histoire de cette enfance « hors sol » vécue par la jeune Anne. Son récit, qui joue de la métaphore autant que de la réalité d'une époque, retrace son parcours, s'efforçant d'en extraire ce qu'il a laissé chez elle de souvenirs contrastés, de peur, d'incapacité à réagir et trouver sa place dans le monde. Ce voyage introspectif est aussi le portrait d'une famille malmenée par un père violent, raciste, porté par le projet colonialiste qu'il incarne : celui d'un âge imprégné de valeurs traditionalistes où l'homme noir n'était pas encore perçu comme l'égal du blanc. Récit choral dans sa forme, Captives c'est enfin autour d'Anne, le regard porté sur ces éclats de vie par sa mère et sa fille. Balayant les époques et les préjugés, ce sont elles qui donnent à cette histoire parfois douloureuse la force de se projeter dans un avenir commun apaisé. Comme un pont jeté entre trois générations et deux continents.